Sur une île fictive, un jeune prince prétentieux, arrogant et profondément antipathique est maudit après avoir tué une mystérieuse sorcière. Désormais, il se transforme en corbeau à la levée du jour et ne redevient humain qu’à la tombée de la nuit… Pour ne plus pourvoir s’exprimer que par croassements. Flora Grimaldi et Maike Plenzke reviennent sur la création de Bran, leur anti-héros !
Les Mauvaises Habitudes
Comment avez-vous commencé à travailler sur l'idée de Bran ?
Grimaldi : Quand j’ai découvert les illustrations de Maike, j’ai eu immédiatement envie d’écrire un scénario pour son dessin. Je l’ai donc tout simplement contactée pour lui proposer ! Je préfère proposer des scénarios qui correspondent à l’univers des dessinateurs donc on s’est rapidement orientées vers un univers avec des décors naturels et un côté magique, légendaire.En même temps, j’avais envie d’écrire des romans de fantasy. Mais en y réfléchissant, je me suis dit que ça pourrait coller parfaitement au dessin de Maike. Elle a été plutôt emballée, et Bran est né peu de temps après !
Maike Plenzke : Nous avons parlé de l’univers et nous nous sommes rapidement arrêtées sur cette idée de pays insulaire. J’ai ainsi voulu m’inspirer de l’Irlande. J’ai donc fait beaucoup de recherches sur Internet pour trouver ce que je voulais mettre dans les paysages, ce qu’ils devaient exprimer en termes d’ambiance. Et pour cela, les légendes du folklore irlandais ont été une source d’inspiration majeure !

Maike Plenzke, vous avez jusqu’ici travaillé principalement en tant qu’illustratrice. Quelles différences avec la BD avez-vous ressenties ?
Maike Plenzke : La partie la plus intéressante pour moi a été de travailler le design général des planches et leur agencement. J’ai réfléchi beaucoup plus longtemps à la façon dont j’allais composer et dessiner que lorsque je créé une illustration. C’était vraiment passionnant de raconter une histoire en cases. Je ne pense pas que je pourrais me lancer dans une BD sans scénariste pour le moment, mais j’ai découvert que j’aimais vraiment travailler le découpage d’une histoire !

Bran est un personnage à qui l’on ne confierait normalement pas le rôle principal ! Égoïste, arrogant, presque détestable... Comment avez-vous construit ce personnage peu habituel et plutôt rafraîchissant ?
Flora Grimaldi : J’aime essayer d’écrire des personnages « réalistes », ou en tous cas qui aient leurs qualités et leurs défauts, qui ne soient pas noirs ou blancs. En fait, lorsque j’imagine un personnage, j’imagine surtout son histoire, ce qui l’a mené à être ce qu’il est. Et je dois avouer que j’aime bien les personnages agaçants, qui restent attachants grâce à leurs défauts !
Mon intention était dès le départ d’en faire un personnage qui va chercher la rédemption en apprenant à se soucier un minimum des autres ! Bran a été un enfant gâté, son père était le seigneur de la contrée à qui tout est dû. Il a toujours eu le pouvoir et la richesse sur cette Irlande fantasmée. Ce n’est pas spécialement un mauvais personnage à la base, on lui a surtout donné de mauvaises habitudes !

Maike Plenzke : J’ai très vite eu une image très précise de lui en tête. Flora avait déjà écrit beaucoup des traits distinctifs de sa psychologie, ce qui le rendait peut-être plus facile à imaginer. J’ai essayé d’autres apparences, en le faisant paraître plus prétentieux par exemple, mais cela diminuait un peu son impact.
Il devait avoir l’air d’un seigneur tout de même ! Agir en tant qu’un leader, être au centre de l’attention, tout en étant finalement un peu stupide ! Et je voulais vraiment faire transparaître dans son aspect humain sa transformation en corbeau. Je lui ai donc donné un nez plutôt pointu, qui rappelle un bec, un manteau de fourrure noire et, de manière générale, des dominantes sombres pour ses habits.
Votre Avis